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L’huître,

un dur labeur

Quoi de plus alléchant et attrayant qu’une assiette d’huîtres ouvertes qui vous font de l’œil, posées sur un plateau d’algues étincelantes ? Délice, bien-être et plaisir des sens garantis. Et un repas 100% nature, par-dessus le marché.

L’huître,

un dur labeur

Quoi de plus alléchant et attrayant qu’une assiette d’huîtres ouvertes qui vous font de l’œil, posées sur un plateau d’algues étincelantes ? Délice, bien-être et plaisir des sens garantis. Et un repas 100% nature, par-dessus le marché.

L’huître, un dur labeur
L’huître, un dur labeur
L’huître, un dur labeur

Au restaurant, le rôle de la brigade de cuisine semble plutôt limité en la matière. Mais détrompez-vous. Les huîtres doivent être sélectionnées, stockées, ouvertes et présentées avec savoir-faire. Les dernières opérations d’un long processus que Mère Nature a débuté dans l’eau, au moins trois ans auparavant. Et que l’ostréiculteur a mené à bien grâce à ses bons soins. Oui, les huîtres sauvages se développent sans l’aide de l’homme. Leur récolte peut même être un réel plaisir. Et leur goût est savoureux. Mais si vous aimez la finesse, vous privilégierez malgré tout les huîtres cultivées, qui sont le fruit d’un travail acharné et intensif. 

Chaque année, tout recommence en juillet, quand les huîtres débutent la reproduction. Pendant la saison du frai, les glandes génitales des huîtres mâles et femelles libèrent respectivement dans l’eau des spermatozoïdes et des ovules, qui peuvent former de minuscules larves s’ils se rencontrent. La toute grande majorité de ces larves ne connaîtront qu’une existence très courte, car d’autres animaux marins les considèrent comme une excellente nourriture. Celles qui ne finissent pas dans l’un ou l’autre estomac se développent, après un mois, en une première ébauche de coquille. Elles coulent alors au fond de l’eau, où elles tentent de se fixer au moyen d’un petit pied. Pour ce faire, elles se servent d’un petit œil – qu’elles perdront par la suite – pour chercher un lieu d’attache qui peut être naturel, comme un rocher ou un coquillage. Mais l’ostréiculteur peut aussi donner un coup de pouce à la nature en fournissant des points d’attache. Il met ainsi à la disposition des jeunes huîtres tout un réseau de cordes, pierres, tuiles, poutres en bois, tuyaux en plastique (les « capteurs ») ou autres matériaux sur lesquels elles peuvent se fixer pour commencer leur croissance. Leur nourriture, constituée de plancton et d’algues, elles la puisent dans l’eau. Après deux mois, l’huître a la taille d’un petit pois. 

 

Part2
Part2
Part2

Au printemps, quand les huîtres ont environ huit mois et la taille d’une pièce de deux centimes d’euro, l’ostréiculteur les transfère dans un parc à huîtres. Il s’agit d’un domaine, proche de la côte, qui est sous eau à marée haute ou qui est toujours sous eau, à marée haute comme à marée basse, grâce à un système de barrage. Vient alors le moment de grandir et de grossir (c’est l’ « élevage »). Dans les eaux peu profondes, riches en plancton, les jeunes huîtres – également appelées naissain – sont placées dans des cages en fer ou dans des sacs (les « poches »), qui sont posés sur des tables pour faciliter leur manipulation et les protéger quelque peu contre leurs ennemis naturels que sont notamment les poissons et les étoiles de mer. Cette phase demande énormément d’attention. Les cages ou les sacs doivent être constamment déplacés ou retournés afin d’assurer une croissance optimale des huîtres. Après cette période, qui dure deux à trois ans, les huîtres 

arrivent à maturité. Si leur qualité n’est pas encore suffisante, elles restent plus longtemps dans le parc. Parfois, il s’ensuit encore une période d’engraissement et d’affinage. Cette étape peut se dérouler dans ce que l’on appelle des « claires » où les huîtres demeurent entre un et six mois pour acquérir plus de saveur et de couleur. Après la récolte, les huîtres sont envoyées au centre de conditionnement et de distribution, où elles dégorgent encore généralement 24 heures avant de subir un contrôle individuel et d’être emballées à la main dans des cagettes (ou « bourriches »), enfin prêtes pour le transport et la consommation.